CFDT Groupama Nord-Est


lundi 5 décembre 2011

Dans la presse ...

L'État prend en main le sauvetage de Groupama (La Tribune - 04/12/2011 | 22:33 |Pascale Besses-Boumard)

La Caisse des dépôts, appelée en renfort, s'apprête à racheter la participation de l'assureur dans la foncière Silic, et à acquérir pour 300 millions d'euros des titres de préférence dans Gan Eurocourtage. Tir groupé qui a mis hors jeu tous les autres prétendants pour reprendre Silic.
Devant l'urgence à réagir, l'État a décidé de passer à l'action. Pour renflouer, d'ici au 31 décembre, le ratio de solvabilité de l'assureur Groupama qui s'est nettement érodé ces derniers mois en raison de son exposition à la dette souveraine mais aussi de la chute de ses placements financiers, il n'y avait, certes, pas trente-six solutions. Du coup, le bras financier de l'État, à savoir la Caisse des dépôts est à la manoeuvre. Selon le schéma dévoilé samedi par « Le Figaro », l'apport de fonds propres proviendrait d'une double opération.
D'abord du rachat de la particpation de Groupama dans Silic, comme nous l'évoquions déjà dans nos précédentes éditions, et ce, via la foncière de la CDC, Icade. Ensuite de l'acquisition pour 300 millions d'euros d'actions de préférence de la filiale Gan Eurocourtage. Projets qui restent encore soumis au vote des différentes instances décisionnelles et dont les contours ne sont pas précisément définis.
Cela étant, ce schéma décidé en plus haut lieu est intelligent. D'abord, il permet à Groupama de passer avec succès le premier examen de l'ACP (l'Autorité de contrôle prudentiel) du 31 décembre, lui laissant tout loisir de s'atteler, ultérieurement, à la vente de ses actifs stratégiques. En cédant Silic et une partie de Gan Eurocourtage, l'assureur se donne également les moyens de récupérer des fonds conséquents, ces deux entités étant considérées par les professionnels comme de véritables pépites. La cession des 44 % dans Silic est, enfin, largement plébisicitée par les syndicats de Groupama, cette opération étant indolore socialement. Reste à connaître les modalités de ce « deal ». On devrait en savoir plus d'ici à la fin de la semaine, un comité d'entreprise extraordinaire de Groupama étant prévu ce jeudi.
La puissance de feu de la Caisse des dépôts n'est plus à démontrer. Et elle vient, ici, à point nommé. Au grand dam, sans doute, des candidats à la reprise de Silic qui auraient bien « croqué » cette foncière dotée de très beaux actifs immobiliers et très bien placée dans le projet du « Grand Paris ». Mais ils avaient en face d'eux un groupe étatique capable de mobiliser plusieurs centaines de millions d'euros en l'espace de quinze jours et surtout de proposer une offre globale intégrant le rachat d'autres actifs de l'assureur en mal de fonds propres.
Situation qui n'est pas pour déplaire à Serge Grzybowski, le patron d'Icade qui met, ici, la main sur une entité dotée de 3,5 milliards d'euros d'actifs parfaitement complémentaires avec les siens. Et lui permettra d'accélérer son projet stratégique de créer la première foncière française. Et ce, après avoir vendu en 2009 son parc de logements et son pôle d'administration de biens. L'an passé, il a acquis la Compagnie La Lucette auprès de Morgan Stanley, soit un portefeuille d'actifs de 1,6 milliard d'euros totalisant une surface de 675.000 m2. À fin 2010, le patrimoine d'Icade était évalué en valeur de marché à 6,1 milliards d'euros.
Reste maintenant à voir comment Groupama entend poursuivre sa politique de rééquilibre de ses fonds propres dans un contexte réglementaire toujours plus exigent. L'assureur compte d'autres participations financières cotées en Bourse. Mais contrairement à Silic, la vente de ce portefeuille dégagerait, aujourd'hui de lourdes moins-values. Cette option n'est sans doute pas envisagée dans l'immédiat. Il y a aussi l'opportunité de sabrer dans le portefeuille d'actifs immobiliers détenus en direct par le groupe de Thierry Martel. Mais là encore, cette solution ne peut être envisagée dans la précipitation. Sans parler de la cession de Gan Assurances, évoquée ces dernières semaines mais qui ne semble pas avancer.
Le contours de l'assureur s'apprête, en tout cas, à être profondément redessiné.

La Caisse des dépôts sauve Groupama (Les Échos - 04/12 | 10:27 | mis à jour à 12:12 | Ninon Renaud)

La Caisse des dépôts va racheter à Groupama sa foncière Silic et acquérir près de 300 millions d'euros d'actions de préférence de Gan Eurocourtage. Ces deux opérations doivent donner assez d'oxygène au groupe mutualiste pour lui permettre de ne pas brader les actifs stratégiques qu'il doit vendre.
Groupama peut souffler. Le groupe d'assurance mutualiste n'aura pas à brader ses actifs stratégiques pour regonfler d'ici la fin de l'année ses ratios de solvabilité, mis à mal par le poids de la dette souveraine dans ses comptes. La Caisse des dépôts (CDC) va en effet lui apporter assez de fonds propres pour qu'il puisse satisfaire aux exigences de l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP). Selon une source proche du dossier, confirmant les informations du Figaro, ce sauvetage comprend deux volets : la reprise de Silic, la foncière spécialisée dans les bureaux détenue à 44 % par Groupama, par celle de la Caisse des dépôts, Icade, d'une part. D'autre part, l'institution financière de la rue de Lille va acquérir sur ses fonds propres près de 300 millions d'euros d'actions de préférence de Gan Eurocourtage, la filiale de Groupama dédiée au marché du courtage.

Volet foncier
Le volet foncier, qui satisfait les ambitions de croissance d'Icade, semble le naturel. Il a été particulièrement poussé par l'exécutif. Xavier Muscat, secrétaire général de l'Elysée, et Ramon Fernandez, le directeur général du Trésor, ont en effet participé aux négociations qui se sont déroulées ces quinze derniers jours avec Thierry Martel, le nouveau patron de Groupama et Antoine Gosset Grainville, directeur général adjoint de la CDC, sous la houlette de René Ricol chargé de mettre du liant entre les négociateurs. Silic est très complémentaire d'Icade, la première étant très présente aux environs d'Orly et de Roissy alors que la seconde a 80 hectares de terrains entre Saint-Denis et Aubervilliers. Ensemble, elles créent un acteur important capable de tirer avantage des projets du Grand Paris voulu par Nicolas Sarkozy. La cession de cet actif non stratégique pour Groupama va en outre lui permettre d'inscrire une plus-value dans ses comptes.

Un rendement à deux chiffres
En contre-partie de l'acquisition de Silic par sa filiale à 56 %, Icade, la Caisse des dépôts va en parallèle acquérir 300 millions d'euros environ d'actions de préférence au sein de Gan Eurocourtage. L'opération doit permettre à Groupama de récupérer assez de fonds propres pour redresser sa marge solvabilité d'ici la fin de l'année au-dessus de 100 %, comme l'exige l'ACP. La CDC n'aurait pas de droit de vote mais Gan Eurocourtage étant une société profitable, l'institution financière compte sr un rendement à deux chiffres de son investissement.

Les grands termes de ce montage doivent encore être validés par les deux groupes mais tout porte à croire que l'ACP, qui doit les examiner le 20 décembre, sera satisfaite. Son vice-président, Jean-Philippe Thierry a en effet participé à l'élaboration du schéma de sauvetage de Groupama par la Caisse des dépôts. Le groupe d'assurance mutualiste aura alors un peu plus de temps pour négocier la cession d'actifs stratégiques sans les brader.