CFDT Groupama Nord-Est


jeudi 15 décembre 2011

S&P abaisse la note de Groupama à BBB-

Paris (source : les Echos - 15/12/11). La note à long terme n'est plus qu'à un cran de la catégorie spéculative.

Standard & Poor's a mis sa menace à exécution. L'agence de notation vient de dégrader une nouvelle fois la note à long terme de Groupama, moins d'une semaine après l'avoir placée sous surveillance négative. Après avoir envisagé de l'abaisser de deux crans, S&P l'a finalement fait passer de « BBB » à « BBB- », soit juste au-dessus de la catégorie spéculative. La note de Groupama GAN Vie, qui rassemble les activités d'assurance-vie, bascule, elle, en catégorie spéculative, passant de « BBB » à « BB+ », soit un cran en-dessous de la note de la maison mère. Ces nouvelles notes restent sous surveillance avec implication négative.
S&P justifie sa décision en estimant que les fonds propres et la solvabilité de Groupama sont, selon lui, « à de faibles niveaux » dans le contexte actuel de marchés financiers, « en dépit des actions stratégiques que la compagnie a annoncées ». L'assureur a signé mardi 13 décembre un protocole d'accord avec la Caisse des Dépôts et Consignations(CDC), portant sur la foncière cotée Silic et sur GAN Eurocourtage.
La CDC reprendra les 44 % détenus par Groupama dans Silic et injectera 300 millions d'euros dans la filiale GAN Eurocourtage, contre des actions de préférence. Cette double opération devrait permettre de faire gagner 18 à 19 points de marge de solvabilité à Groupama. « Même si les bénéfices de cette transaction sont entièrement répercutés dans la marge de solvabilité à fin 2011 », l'agence maintient la note sous surveillance, au vu des risques d'exécution « liées aux actions stratégiques restantes que le management pourrait prendre pour restaurer les ratios réglementaires de solvabilité ». Elle pourra abaisser ou confirmer la note selon que Groupama exécute avec succès ou non ces actions. Réponse dans les 90 jours.
Dimanche dernier, Thierry Martel, le nouveau directeur général de l'assureur mutualiste, avait vivement réagi à la mise sous surveillance négative par S&P. « Ce process est incompréhensible. Les circonstances de cette décision nous intriguent », avait-il déclaré au « JDD », accusant les agences de notation de « tyranniser les entreprises ». Fin septembre, Standard & Poor's avait abaissé la note de Groupama de « BBB + » à « BBB »-imité quelques jours plus tard par Fitch.
Les dirigeants de Groupama avaient affirmé lors d'un comité central d'entreprise qui s'est tenu jeudi 7 décembre que le groupe passerait le cap de l'année 2011 au regard des exigences du régulateur, suite à différentes ventes d'actifs financiers ces dernières semaines. L'assureur a notamment réalisé 400 millions d'euros de plus-values sur la vente d'OAT.
Vendredi dernier, S&P avait également placé 15 autres grands assureurs européens sous surveillance avec implication négative, dont les français AXA et CNP Assurances, l'allemand Allianz, le britannique Aviva et l'italien Generali.